Rémi Chéno, « L’intérêt épistémologique de la doctrine jaïna de l’anekāntavāda en vue du dialogue interreligieux », Ephemerides Theologicæ Lovanienses, 90/4 (2014), p. 509–530.
Avec sa doctrine de l’anekāntavāda, souvent illustrée par la célèbre fable des aveugles et de l’éléphant, qui a inspiré aussi les grands maîtres soufis, le jaïnisme offre un cadre épistémologique intéressant pour le dialogue interreligieux. Sans s’affranchir des grands principes de la logique occidentale, il rend possible l’articulation de discours cohérents chacun pour leur part, mais mutuellement contradictoires. Tout en refusant aussi bien le scepticisme, le relativisme ou encore le dogmatisme, il dessine une logique de l’énonciation qui laisse place à l’adversaire et à sa logique propre.